Obésité chez le chien
Comme chez l’homme, le surpoids et l’obésité progressent et touchent désormais 30 à 40 % des chiens. L’obésité est une maladie qui réduit l’espérance de vie de votre chien. Ce mois-ci, on vous explique comment prévenir et gérer la prise de poids de votre petit protégé.
Comme chez l’homme, le surpoids et l’obésité progressent et touchent désormais 30 à 40 % des chiens. Le surpoids et l’obésité s’installent le plus souvent de manière insidieuse, très progressivement. C’est pourquoi, on peut ne pas s’en rendre compte si on ne pèse pas régulièrement son animal. L’obésité est une maladie qui réduit l’espérance de vie de votre chien.
Ce mois-ci, on vous explique comment prévenir et gérer la prise de poids de votre petit protégé.
Comment savoir si mon chien est en surpoids ou obèse ?
Son poids
Pour savoir si votre chien est en surpoids ou obèse, vous pouvez comparer son poids à celui du standard de la race ou celui de ses parents. Attention, le poids peut varier en fonction de la morphologie, de la hauteur au garrot et du sexe de votre animal. On considère que le chien a atteint son poids de forme (= poids idéal) en fin de croissance.
Ce poids peut vous servir de poids de référence, il doit rester le même tout au long de la vie de votre animal et la moindre augmentation, aussi minime soit elle, doit être prise en compte. Un animal est en surpoids quand il pèse 10 à 15% de plus que son poids idéal et en obésité s’il est à plus de 20%.
On a souvent tendance à banaliser une prise de poids de quelques centaines de grammes, mais voici quelques exemples parlants :
Votre chien qui pèse 10 kg a pris 100 g ces derniers mois, cela peut paraître minime, mais en fait cela correspond à 1/10ème de son poids ! Cela équivaut à une prise de poids de 7 kg pour un homme pesant 70 kg.
Prenons le cas d’un Yorkshire Terrier de 4 kg :
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- à partir de 4kg400, il est en surpoids (10 à 15% de son poids idéal en plus).
- à partir de 4kg800, il est obèse (20 à 30 % de son poids idéal en plus).
Sa silhouette
Une autre méthode pour savoir si votre chien, est à son poids de forme consiste à observer sa silhouette et à le palper.
- Sa taille et le creux de son ventre sont visibles, ses côtes sont faciles à palper : votre chien a un poids idéal.
- Sa taille est à peine visible, son ventre est distendu, ses côtes sont recouvertes d’une légère couche de graisse : votre chien est en surpoids.
- Sa taille n’est pas visible, son ventre est tombant, ses côtes sont recouvertes d’une épaisse couche de graisse : votre chien est obèse.
Conséquences du surpoids ou de l’obésité :
Les conséquences sur la santé de votre compagnon sont :
- Problèmes articulaires : le surpoids favorise l’apparition d’arthrose et de dysplasie à l’origine de douleurs et de boiteries.
- Troubles cardio-respiratoires : fatigabilité, essoufflement, manque d’endurance … Surpoids et obésité altèrent ces grandes fonctions. Un cercle vicieux s’installe : plus l’animal est en surpoids, plus il a de problèmes de mobilité et plus il grossit par manque d’activité.
- Risques accrus lors de chirurgie notamment à l’anesthésie et pour la cicatrisation des plaies.
- Troubles digestifs : tendance à la constipation.
- Troubles cutanés : peau grasse, pellicules, eczéma…
- Risque de diabète sucré
Chez le chien, comme chez l’homme, l’obésité peut favoriser l’apparition d’un diabète de type 2. Cette affection se caractérise par une augmentation durable du taux de sucre dans le sang (=hyperglycémie). L’animal se met à boire beaucoup et par conséquent urine très souvent. Son appétit est modifié. En l’absence de traitement, des complications graves peuvent apparaître (troubles oculaires, rénaux, infections…).
En cas de doute, n’hésitez pas à faire pratiquer une analyse de sang car une prise en charge rapide est essentielle lors de diabète. Le traitement du diabète repose sur l’administration de médicaments hypoglycémiants (sous forme d’injections d’insuline 2 fois par jour). Il est essentiel de faire perdre du poids à l’animal en surpoids ou obèse pour stabiliser cette pathologie.
Vous l’aurez compris, l’obésité réduit l’espérance de vie de votre chien (environ 2 à 3 ans) et altère sa qualité de vie, d’où l’importance de la prévenir et de la traiter.
Quels sont les facteurs qui prédisposent au surpoids et à l’obésité ?
Tout comme pour nous, le surpoids est bien souvent en lien avec un manque d’activité et une suralimentation. D’autres facteurs peuvent favoriser la prise de poids:
- La stérilisation : elle entraîne une diminution de 20% à 30% des besoins énergétiques de votre chien. Son appétit va rester identique (voire même augmenter), si sa ration et son activité restent les mêmes, il a alors un fort risque d’embonpoint. Il est donc essentiel d’agir dès la stérilisation pour prévenir la prise de poids..
- La race : Labrador, Retriever, Beagle, Cocker … sont des chiens prédisposés à l’obésité. Si vous adoptez ce type de chien, il vous faudra être vigilant dès le plus jeune âge.
- Certaines maladies : (hypothyroïdie, syndrome de Cushing…).
- Certains médicaments : (exemple: la cortisone prise sur le long terme stimule l’appétit et modifie le métabolisme hormonal).
Prévenir le surpoids et l’obésité :
Pour prévenir la prise de poids, il est donc essentiel de :
✔ Choisir l’aliment le plus adapté aux besoins nutritionnels de votre chien. Pour cela, il faut prendre en considération l’âge de votre animal, son mode de vie, s’il est ou non stérilisé…
✔ Calculer et respecter la ration journalière en pesant la quantité distribuée chaque jour. Le calcul de la quantité d’aliments à donner est défini en se basant sur le poids de forme de votre chien. Ainsi, si votre chien est en léger surpoids à 25 kg (au lieu de 22 kg), il faudra calculer sa dose en vous basant sur un poids de 22 kg et non 25 kg. Il faut aussi prendre en compte le mode de vie de votre chien : s’il est plutôt pantouflard, mieux vaut réduire un peu sa ration. A l’inverse, s’il est très actif, ses besoins énergétiques seront plus élevés.
- Éviter les à-côtés. On a tendance à penser qu’une petite croûte de fromage ou un petit morceau de jambon, ce n’est pas grand chose mais, proportionnellement à la taille de votre animal, cela peut représenter un apport énergétique très important.
- Pratiquer une activité physique régulière avec votre chien (promenade, course, jeu…). Même si vous habitez une maison avec jardin, une promenade quotidienne d’environ 1/2h à 1h en extérieur permettra de maintenir votre chien en forme tout en assurant son bien-être.
- Peser votre chien régulièrement : pour rappel, à l’âge adulte, son poids doit rester stable.
Comment faire maigrir mon chien ?
Pour amorcer une perte de poids chez votre chien, il faut créer un déficit entre les apports et les dépenses énergétiques.
Le saviez-vous ?
On est souvent tenté de réduire la quantité d’aliment physiologique afin de faire perdre du poids à son animal tout comme nous avons tendance à manger moins pour maigrir.
Ce n’est pas la solution la plus adaptée.
En effet, en étant trop restrictif, vous risquez de carencer votre chien. Une dose trop basse peut aussi créer un stress et favoriser l’apparition de troubles alimentaires tels que la boulimie et la recherche obsessionnelle d’aliments. Votre chien peut devenir voleur.
L’idéal est d’opter pour un aliment diététique de perte et gestion du poids plutôt que de baisser la ration journalière de son aliment physiologique.
La composition de cet aliment diététique spécifique est basé sur:
- Teneur élevée en protéines → les protéines apportent peu d’énergie, rassasient et évitent la fonte musculaire.
- Teneur réduite en lipides et en glucides solubles → l’aliment est ainsi hypocalorique.
- Teneur élevée en fibres insolubles qui permet à l’animal de se sentir rassasié et de lutter contre la constipation fréquemment rencontrée chez les animaux en surpoids.
- Teneur augmentée en vitamines et acides gras essentiels pour lutter contre les effets du surpoids et de l’obésité.
Ce changement alimentaire doit s’accompagner d’une transition alimentaire d’une durée de 10 jours ou 4 semaines (si vous lui donniez à votre animal un aliment “sans céréales”).
Pour vous accompagner au mieux, voici quelques conseils complémentaires à suivre :
✔ Respectez sa ration journalière prescrite en pesant à l’aide d’une balance ménagère la quantité distribuée.
La dose journalière de croquettes doit être calculée de manière précise en fonction de l’objectif à atteindre et réévaluée chaque mois pour s’adapter à la perte de poids.
Cette ration est répartie en 2 ou 3 repas par jour.
✔ Supprimez les restes de table et les friandises.
Isolez votre chien lors de vos repas pour ne pas se laisser tenter. Si vous devez craquer, tenez en compte dans son apport journalier en réduisant ses croquettes et préférez lui distribuer un bout de pomme (sans pépin) ou une friandise hypocalorique.
✔ Complétez sa ration journalière de croquettes avec des légumes..
Les légumes (courgettes cuites à l’eau, haricots verts…) sont à introduire progressivement. La dose varie en fonction du gabarit de votre chien, en moyenne 20 g de légumes/ kg/jour. Par exemple, pour un chien de 20 kg, vous pourrez ajouter 400 g de légumes par jour. Cela permettra de combler la sensation de faim sans pour autant apporter trop de calories.
✔ Contrôlez la vitesse de ses repas.
Ceci est essentiel pour les chiens gloutons. Plus ils mangent vite, plus ils absorbent de grosses quantités d’aliment.
Utilisez pour cela une gamelle anti-glouton ou un plateau d’activité. Grâce à ces solutions qui augmentent le temps de prise alimentaire, votre chien aura l’impression d’avoir mangé beaucoup plus alors que la même quantité d’aliments lui aura été donnée. Cela améliore aussi sa satiété .
✔ Faites bouger votre chien
Pour augmenter ses dépenses énergétiques, votre chien doit pratiquer une activité physique régulière. Jouer avec son chien est une bonne façon d’assurer son bien-être physique et mental. Lui apprendre de nouveaux tours comme donner la patte, tourner sur lui-même … permettra de le distraire. Ainsi, il pensera moins à sa gamelle !
✔ Un suivi nutritionnel auprès d’un expert est essentiel afin de garantir une perte de poids progressive et durable et éviter l’effet “rebond”.
Ce suivi est nécessaire pendant la phase d’amaigrissement, mais aussi après lors de la phase de stabilisation. Il sera alors possible de rester sur le même aliment ou de faire une transition vers un aliment physiologique adapté en fonction de votre animal. L’objectif visé est une perte de poids d’environ 1 à 2 % par semaine soit 100 à 200 g par semaine si votre chien pèse 10 kg.
Soyez toujours fier de vous et de votre animal ! On le sait, changer ses habitudes, c’est parfois difficile…en particulier pour nous. Notez ses progressions de perte de poids, associez à des photos pour suivre son évolution seront de réelles motivations.
Une fois l’objectif de perte de poids atteint, aidez votre chien à conserver la ligne : continuez à lui faire faire suffisamment d’exercice tout en veillant à son alimentation. Votre fidèle compagnon restera ainsi en pleine forme, prêt à jouer avec vous !